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La matière noire est-elle une illusion ?
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La matière noire est-elle une illusion ?

D’après la théorie de la relativité générale d'Albert Einstein, la force gravitationnelle est une conséquence de la courbure de l’espace-temps. Malgré les nombreux succès de cette théorie, les physiciens sont confronté au défi insoluble de la concilier avec la physique quantique. Par ailleurs, de nombreuses observations en cosmologie, non sans lien avec la gravité, ont conduit les chercheurs à supposer que l’Univers contient deux composantes dont la nature reste inconnue, la matière noire et l’énergie sombre. La plupart des physiciens tentent de résoudre ces énigmes en imaginant ce que peuvent être la matière noire et l'énergie sombre, mais d'autres ont choisi de repenser les lois de la relativité générale. C'est le cas d’Erik Verlinde, qui a récemment proposé un changement radical de définition de la force gravitationnelle. Conséquence spectaculaire : dans sa théorie, la matière noire n’est qu’une illusion, résultant de la dynamique qui lie l’énergie sombre et la matière ordinaire. Reste à mettre à l’épreuve cette nouvelle théorie. Pour cela, Margot Browser, de l’université de Leyde, aux Pays-Bas, et son équipe ont analysé l’effet de « lentille gravitationnelle » lié à près de 30 000 galaxies. Cet effet est habituellement interprété comme la déformation de l’espace-temps – et donc de la trajectoire des rayons lumineux émis par les sources d'arrière plan – due à la matière noire entourant ces galaxies, mais la théorie d’Erik Verlinde semble être en accord avec ces observations.

Une pionnière ignorée

L’hypothèse de la matière noire a été émise une première fois dans les années 1930 par l’astronome Fritz Zwicky, puis a été oublié pendant plusieurs décennies avant de revenir sur le devant de la scène grâce aux travaux menés à la fin des années 1960 par l’astronome Vera Rubin. Cette chercheuse, disparue en décembre 2016, a mené une carrière exceptionnelle dans un milieu masculin plutôt hostile (son inscription dans le cursus d’astronomie à Princeton n’a jamais été considérée, la discipline n’étant pas ouverte aux femmes avant 1975 !). Pour de nombreux physiciens, elle aurait du recevoir le prix Nobel pour ses travaux pionniers sur le mouvement de rotation des galaxies spirales, qui ont été à l’origine de l’idée de matière noire. Alors à l’institut Carnegie de Washington, elle a mesuré la vitesse des étoiles dans des galaxies spirales en fonction de leur distance au centre de ces galaxies, avec un spectromètre mis au point par l’astronome Kent Ford. D’après les lois de Newton, cette vitesse devrait décroître à mesure que l’on s’éloigne du centre, sinon la force centrifuge expulserait les astres trop rapides. Or les observations de Vera Rubin montrent que, à partir d’une certaine distance, cette vitesse est relativement constante : les étoiles périphériques tournent plus vite qu'elles ne devraient ! La force gravitationnelle de la matière visible dans les galaxies semble insuffisante pour retenir ces étoiles périphériques. James Peebles, de l’université Princeton, et ses collègues ont alors suggéré que ces galaxies étaient entourées d’un halo sphérique de matière invisible qui n’interagit pas avec la matière ordinaire, et que l’on a nommé matière noire.

Depuis, la matière noire est devenue un ingrédient omniprésent en astronomie et en cosmologie. Elle représente 25 % du contenu de l'Univers, soit cinq fois plus que la matière ordinaire. Elle explique le mouvement de rotation des galaxies spirales mais aussi la dynamique des amas de galaxies, certains effets de lentille gravitationnelle, la formation des grandes structures de l’Univers dans lesquelles se regroupent les galaxies, ou encore le spectre des anisotropies du fond diffus cosmologique, c’est-à-dire la distribution des irrégularités de température dans le premier rayonnement émis par l’Univers, alors qu'il était âgé de 380 000 ans. Mais si la matière noire semble incontournable pour expliquer toutes ces observations, sa nature reste inconnue.

Les expériences tenues en échec

Dans la plupart des modèles, la matière noire est formée de particules exotiques, encore inconnues mais potentiellement observables. Les expériences de détection directe reposent sur l’idée que ces particules de matière noire peuvent interagir – certes très rarement – avec la matière ordinaire. Ainsi, avec un détecteur assez grand et beaucoup de patience, il devrait être possible de voir une particule de matière noire percuter une particule de matière ordinaire. Plusieurs équipes dans le monde améliorent sans cesse leurs détecteurs. Les expériences LUX, aux États-Unis, ou PandaX, en Chine, ont permis de poser des contraintes si fortes sur certains modèles de matière noire, les wimps (Weakly interacting massive particle), que ce type de candidats est maintenant mis en difficulté.

Aucun signal n’a non plus été observé jusqu'à présent dans les accélérateurs de particules, notamment au LHC, où on espère créer de la matière noire lors des collisions de protons à très haute énergie. Ni dans les rayons cosmiques, dont certains pourraient résulter de l'annihilation de particules de matière noire dans des régions du cosmos où elle est présente en quantité. Les résultats de l’expérience AMS – installée dans la Station spatiale internationale –, publiés en décembre 2016 après cinq ans d'observation, pourraient être compatibles avec un wimp d’une masse d’environ un téraélectronvolt, mais il est encore trop tôt pour écarter la possibilité que le signal observé proviennent de pulsars, des étoiles denses en rotation rapide qui émettent un flot de particules.

Bref, aucune expérience n’a pour l’instant livré d'indice solide de l'existence de particules de matière noire. Les modèles les plus simples semblent exclus, mais les physiciens sont encore loin d’avoir éliminé toutes les possibilités.

L’hypothèse de la matière noire est confrontée à d’autres difficultés. Si l’idée a émergé de l'étude des profils de vitesse des galaxies spirales, c’est aussi dans ces structures qu’elle est mise à mal. Par exemple, d’après les simulations numériques, la matière noire devrait s’accumuler à l’excès au centre des galaxies, dans des proportions incompatibles avec les observations. Et, en présence de matière noire, les simulations prévoient la formation de nombreuses petites galaxies satellites autour des galaxies spirales. Or on n’en connaît une vingtaine autour de la Voie lactée, au lieu de plusieurs centaines attendues. Certains physiciens pensent que ce dernier problème est d’ordre observationnel : ces galaxies satellites très peu lumineuses échapperaient encore au regard des astronomes. Une explication renforcée par la découverte en 2015 de 11 galaxies naines.

Par ailleurs, en octobre dernier, Stacy McGaugh, de l’université Case Western Reserve, aux États-Unis, et ses collègues ont comparé, dans 153 galaxies aux caractéristiques très variées, l'accélération centripète (liée à la force gravitationnelle) déduite du profil de vitesse des étoiles visibles et correspondant à l'ensemble de la matière ordinaire plus la matière noire, et la part calculée de l'accélération centripète produite uniquement à partir de la matière ordinaire seule. Ils ont ainsi mis en évidence que ces deux accélérations sont reliées par une formule assez simple. Elles ne sont pas égales, ce qui suggère bien qu'il y a besoin de matière noire pour décrire le profil de vitesse des galaxies spirales. Mais il n'y a pas non plus de raison évidente pour que ces deux accélérations soient corrélées par une relation simple, sachant qu'elles ont été calculées dans des galaxies plus ou moins riches en matière noire. Cela impiquerait un lien entre la distribution de matière ordinaire et celle de matière noire, alors que ces deux composantes interagissent très faiblement, uniquement par l’interaction gravitationnelle (et éventuellement par l’interaction faible). Comment l'expliquer ?

Deux équipes ont déjà montré que des simulations avec de la matière noire pouvaient reproduire la relation mise en évidence par Stacy McGaugh et ses collègues. Elles prennent en compte des effets de rétroaction (ou feedback) de la matière ordinaire sur la matière noire. Reste à montrer que leur résultat est universel et s'applique à de vraies galaxies aux propriétés variées.

Le règne galactique de MOND

En revanche, le résultat de Stacy McGaugh s’accorde parfaitement avec une théorie concurrente à celle la matière noire, la théorie MOND (MOdified Newtonian Dynamics). Celle-ci fut proposée par Mordehai Milgrom, de l’institut Weizmann, en Israël, en 1983. Elle suppose que la deuxième loi de Newton (la somme des forces qui s’applique sur un système est égale au produit de la masse et de l’accélération) n'est plus valable et doit être corrigée lorsque les accélérations sont très faibles, en deçà d’un certain seuil plusieurs ordres de grandeur inférieur à la pesanteur terrestre. Un tel régime serait effectivement en vigueur dans les parties les plus externes des galaxies spirales, et cette gravité modifiée expliquerait le profil de vitesse mesuré par Vera Rubin sans avoir besoin de recourir à la matière noire.

Un autre succès de la théorie MOND est qu’elle retrouve naturellement une loi empirique, dite de Tully-Fisher, qui établit une relation entre la luminosité intrinsèque d’une galaxie spirale et sa vitesse de rotation. Cette relation s’explique parfaitement avec la modification des lois de la dynamique newtonienne, alors qu'elle s’accommode mal de l’hypothèse de la matière noire.

Malheureusement, la théorie MOND (ou ses versions relativistes) n’est pas non plus dénuée de problèmes. Si elle fonctionne bien à l’échelle des galaxies, elle rencontre des difficultés à des échelles plus vastes. Elle ne permet pas de reproduire la dynamique des amas de galaxies sans y ajouter une composante de matière noire. Et il en va de même pour expliquer le spectre des anisotropies du fond diffus cosmologique.

En partant du constat que MOND fonctionne mieux à l’échelle des galaxies et la matière noire aux plus grandes échelles, des physiciens ont proposé diverses approches pour concilier ces théories concurrentes. L’une d’elle a été développée par Justin Khoury, de l’université de Pennsylvanie, en 2014 : la matière noire superfluide. Les superfluides sont des liquides dont la viscosité devient nulle une fois refroidis à des températures assez basses, 2 kelvins (-271 °C) pour l’hélium 4 par exemple. Ces liquides ont donc deux comportements différents, une idée que Justin Khoury a appliqué à la matière noire. Dans son modèle, la matière noire est superfluide dans les galaxies mais à l’échelle des amas de galaxies, elle est trop chaude et perdrait ses propriétés superfluides si bien qu'elle retrouve le comportement de la matière noire classique. D’autres physiciens avaient avancé l’idée de la matière noire superfluide, mais le modèle de Justin Khoury a l’avantage de reproduire parfaitement les prédictions de MOND dans les galaxies sans avoir à modifier la gravité. Dans le Système solaire, la force gravitationnelle est plus intense qu'en moyenne dans la Galaxie, de sorte que la matière noire n'est pas superfluide et on ne devrait donc pas avoir de déviation aux lois newtoniennes, en accord avec les observations.

Gravité émergente

D’autres pistes sont encore bien plus radicales, à l’image de la récente proposition d’Erik Verlinde. Le physicien théoricien de l’université d’Amsterdam n’en est pas à son premier coup d’éclat. En 2010, il avait émis l’hypothèse que la gravité est un phénomène émergent relié à l’entropie. La gravité n’est plus une force fondamentale, mais découle d’une autre structure plus fondamentale de l’Univers. Il y a plusieurs façons d’imaginer une gravité émergente, mais le rapprochement avec la thermodynamique, et en particulier l’entropie, remonte aux travaux de Jacob Bekenstein et Stephen Hawking sur les trous noirs, mais surtout à ceux de Ted Jacobson, qui a montré qu’il était possible de retrouver les lois de la relativité générale en combinant des considérations générales de la thermodynamique avec le principe d’équivalence (les effets d'une accélération sont identiques à ceux d'un champ gravitationnel). Erik Verlinde ajoute à cette idée certains concepts venant de la gravité quantique, tel le principe holographique.

Au cœur de sa théorie, on trouve des bits quantiques, ou qubits. Contrairement à un bit classique qui est soit dans l’état « 0 » soit dans l’état « 1 », un qubit est dans une superposition quantique des états « 0 » et « 1 », pondérés par des coefficients (en termes mathématiques, on parle de la fonction d’onde du qubit). Lorsque l’on mesure l’état du qubit, la fonction d’onde est modifiée (ou « réduite »), la superposition d'états disparaît et le qubit observé prend, de façon aléatoire (avec des probabilités liées aux coefficients de la fonction d’onde), la valeur « 0 » ou la valeur « 1 », comme on s’y attend pour un objet usuel.

Un élément essentiel de la théorie d'Erik Verlinde est la possibilité que les qubits soient intriqués. Deux qubits forment un système intriqué lorsque leurs fonctions d’onde sont liées, et ce même si les qubits sont éloignés l’un de l’autre. Que se passe-t-il lors de la mesure dans un système intriqué ? Considérons par exemple un système intriqué formé de deux qubits dont les états sont toujours opposés quand on les mesure (si l’un vaut « 0 », l’autre vaut « 1 »). Ainsi, si initialement deux qubits intriqués sont des superpositions indéterminées des états « 0 » et « 1 », et que l’on mesure l’état du premier qubit, sa fonction d’onde est réduite et on obtient une valeur de façon aléatoire. Instantanément, l'état de l’autre qubit prend l’état opposé, même si les qubits sont trop éloignés l’un de l’autre pour avoir le temps d’échanger une quelconque information, même à la vitesse de la lumière. Dans la théorie de Verlinde, l’intrication de qubits voisins en un réseau donne naissance à un espace plat. La présence de matière perturbe la structure d’intrication et produit des défauts qui courbent cet espace-temps. La gravité émerge ainsi et se comporte comme prévu par la théorie de la relativité générale.

Dans un article paru en 2016, Erik Verlinde reprend ses idées précédentes et explique comment on obtient une forme d’énergie sombre (la composante qui explique l'expansion accélérée de l'Univers) et comment cette dernière donne l’illusion de la matière noire. L’énergie sombre serait une énergie thermique associée aux intrications de qubits à longue distance. La présence de matière perturberait ces intrications à longue distance, rendant inopérante l’énergie sombre dans les régions où la matière est présente. En revanche, dans ces zones, l’énergie sombre essaye de se ré-établir en exerçant une force sur la matière qui serait équivalente à une force gravitationnelle supplémentaire, celle que l’on attribue à la matière noire.

Erik Verlinde a calculé que cet effet commencerait à être perceptible à l’échelle des galaxies et influerait la courbe de rotation des galaxies spirales. Il retrouve ainsi la loi de Tully-Fisher et de façon plus générale toutes les relations de la théorie MOND introduites de façon ad hoc par Mordehai Milgrom en 1983. Plus fort encore, il retrouve le coefficient d’accélération de la théorie MOND à partir duquel le régime newtonien n'est plus valable.

L’idée est séduisante. Il reste cependant beaucoup à faire. L’article d’Erik Verlinde est loin de proposer une théorie complète et de nombreuses difficultés des modèles de gravité émergente ne sont pas discutées. Et même certains tests de la théorie de la relativité générale (une théorie très bien éprouvée par ailleurs) ne sont pas vérifiés.

La théorie de Verlinde face aux observations

La théorie d'Erik Verlinde doit encore être examinée de près. Elle doit notamment reproduire toutes les observations expliquées par la présence de matière noire ou MOND. Une première étape semble avoir été franchie par Margot Browser et ses collègues. Ils ont étudié 33 613 galaxies qui déforment l’image des galaxies en arrière plan par effet de lentille gravitationnelle faible, tel que le prédit la relativité générale. Les chercheurs ont comparé la mesure de la masse des galaxies qui servent de lentille avec les prédictions de la théorie de gravité émergente de Verlinde sur la déformation des galaxies d’arrière plan. Les chercheurs trouvent un bon accord entre les observations et les calculs. Ceux-ci corroborent également des résultats similaires réalisés par Mordehai Milgrom en 2013 dans le contexte de MOND. Une autre équipe, rassemblant des chercheurs d'Italie, de France et de Suisse, a comparé, pour les amas de galaxies Abell 2142 et Abell 2319, les observations et la distribution de matière calculée à partir de la théorie de Verlinde, et là aussi, l'accord est bon.

Le plus grand défi à relever pour la théorie d'Erick Verlinde sera celui du spectre des anisotropies du fond diffus cosmologique. Ces fluctuations de température sont la marque des conditions régnant dans le cosmos à l’époque. En particulier, ce spectre indique comment le plasma primordial oscillait sous l'effet de la contraction imposée par la force gravitationnelle et de la répulsion engendrée par la pression des photons. Et c’est avec l’hypothèse de la matière noire – qui contribuait à la contraction – que l’on décrit le mieux le spectre des anisotropies mesuré par diverses expériences, notamment par le satellite Planck. Pour la théorie MOND et ses variantes relativistes, reproduire le spectre des anisotropies est une gageure. Selon Erik Verlinde, sa théorie pourrait y parvenir puisqu’elle contient de la matière et un comportement de gravitation attractive pour l’énergie sombre. Cependant, à l’heure actuelle, le physicien n’a pas développé une théorie dynamique qui prend en compte l’évolution de l’Univers. Sa description restitue les conditions actuelles où la densité d’énergie du cosmos est dominée par l’énergie sombre, mais ce n’était pas le cas à l’époque de l’émission du fond diffus cosmologique.

Alors la matière noire est-elle une illusion ? La question est loin d’être tranchée...


Source : Pour la science
Crédit : Shutterstock.com/Maxim Grek

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La matière noire est-elle une illusion ?

D’après la théorie de la relativité générale d'Albert Einstein, la force gravitationnelle est une conséquence de la courbure de l’espace-temps. Malgré les nombreux succès de cette théorie, les physiciens sont confronté au défi insoluble de la concilier avec la physique quantique. Par ailleurs, de nombreuses observations en cosmologie, non sans lien avec la gravité, ont conduit les chercheurs à supposer que l’Univers contient deux composantes dont la nature reste inconnue, la matière noire et l’énergie sombre. La plupart des physiciens tentent de résoudre ces énigmes en imaginant ce que peuvent être la matière noire et l'énergie sombre, mais d'autres ont choisi de repenser les lois de la relativité générale. C'est le cas d’Erik Verlinde, qui a récemment proposé un changement radical de définition de la force gravitationnelle. Conséquence spectaculaire : dans sa théorie, la matière noire n’est qu’une illusion, résultant de la dynamique qui lie l’énergie sombre et la matière ordinaire. Reste à mettre à l’épreuve cette nouvelle théorie. Pour cela, Margot Browser, de l’université de Leyde, aux Pays-Bas, et son équipe ont analysé l’effet de « lentille gravitationnelle » lié à près de 30 000 galaxies. Cet effet est habituellement interprété comme la déformation de l’espace-temps – et donc de la trajectoire des rayons lumineux émis par les sources d'arrière plan – due à la matière noire entourant ces galaxies, mais la théorie d’Erik Verlinde semble être en accord avec ces observations.

Une pionnière ignorée

L’hypothèse de la matière noire a été émise une première fois dans les années 1930 par l’astronome Fritz Zwicky, puis a été oublié pendant plusieurs décennies avant de revenir sur le devant de la scène grâce aux travaux menés à la fin des années 1960 par l’astronome Vera Rubin. Cette chercheuse, disparue en décembre 2016, a mené une carrière exceptionnelle dans un milieu masculin plutôt hostile (son inscription dans le cursus d’astronomie à Princeton n’a jamais été considérée, la discipline n’étant pas ouverte aux femmes avant 1975 !). Pour de nombreux physiciens, elle aurait du recevoir le prix Nobel pour ses travaux pionniers sur le mouvement de rotation des galaxies spirales, qui ont été à l’origine de l’idée de matière noire. Alors à l’institut Carnegie de Washington, elle a mesuré la vitesse des étoiles dans des galaxies spirales en fonction de leur distance au centre de ces galaxies, avec un spectromètre mis au point par l’astronome Kent Ford. D’après les lois de Newton, cette vitesse devrait décroître à mesure que l’on s’éloigne du centre, sinon la force centrifuge expulserait les astres trop rapides. Or les observations de Vera Rubin montrent que, à partir d’une certaine distance, cette vitesse est relativement constante : les étoiles périphériques tournent plus vite qu'elles ne devraient ! La force gravitationnelle de la matière visible dans les galaxies semble insuffisante pour retenir ces étoiles périphériques. James Peebles, de l’université Princeton, et ses collègues ont alors suggéré que ces galaxies étaient entourées d’un halo sphérique de matière invisible qui n’interagit pas avec la matière ordinaire, et que l’on a nommé matière noire.

Depuis, la matière noire est devenue un ingrédient omniprésent en astronomie et en cosmologie. Elle représente 25 % du contenu de l'Univers, soit cinq fois plus que la matière ordinaire. Elle explique le mouvement de rotation des galaxies spirales mais aussi la dynamique des amas de galaxies, certains effets de lentille gravitationnelle, la formation des grandes structures de l’Univers dans lesquelles se regroupent les galaxies, ou encore le spectre des anisotropies du fond diffus cosmologique, c’est-à-dire la distribution des irrégularités de température dans le premier rayonnement émis par l’Univers, alors qu'il était âgé de 380 000 ans. Mais si la matière noire semble incontournable pour expliquer toutes ces observations, sa nature reste inconnue.

Les expériences tenues en échec

Dans la plupart des modèles, la matière noire est formée de particules exotiques, encore inconnues mais potentiellement observables. Les expériences de détection directe reposent sur l’idée que ces particules de matière noire peuvent interagir – certes très rarement – avec la matière ordinaire. Ainsi, avec un détecteur assez grand et beaucoup de patience, il devrait être possible de voir une particule de matière noire percuter une particule de matière ordinaire. Plusieurs équipes dans le monde améliorent sans cesse leurs détecteurs. Les expériences LUX, aux États-Unis, ou PandaX, en Chine, ont permis de poser des contraintes si fortes sur certains modèles de matière noire, les wimps (Weakly interacting massive particle), que ce type de candidats est maintenant mis en difficulté.

Aucun signal n’a non plus été observé jusqu'à présent dans les accélérateurs de particules, notamment au LHC, où on espère créer de la matière noire lors des collisions de protons à très haute énergie. Ni dans les rayons cosmiques, dont certains pourraient résulter de l'annihilation de particules de matière noire dans des régions du cosmos où elle est présente en quantité. Les résultats de l’expérience AMS – installée dans la Station spatiale internationale –, publiés en décembre 2016 après cinq ans d'observation, pourraient être compatibles avec un wimp d’une masse d’environ un téraélectronvolt, mais il est encore trop tôt pour écarter la possibilité que le signal observé proviennent de pulsars, des étoiles denses en rotation rapide qui émettent un flot de particules.

Bref, aucune expérience n’a pour l’instant livré d'indice solide de l'existence de particules de matière noire. Les modèles les plus simples semblent exclus, mais les physiciens sont encore loin d’avoir éliminé toutes les possibilités.

L’hypothèse de la matière noire est confrontée à d’autres difficultés. Si l’idée a émergé de l'étude des profils de vitesse des galaxies spirales, c’est aussi dans ces structures qu’elle est mise à mal. Par exemple, d’après les simulations numériques, la matière noire devrait s’accumuler à l’excès au centre des galaxies, dans des proportions incompatibles avec les observations. Et, en présence de matière noire, les simulations prévoient la formation de nombreuses petites galaxies satellites autour des galaxies spirales. Or on n’en connaît une vingtaine autour de la Voie lactée, au lieu de plusieurs centaines attendues. Certains physiciens pensent que ce dernier problème est d’ordre observationnel : ces galaxies satellites très peu lumineuses échapperaient encore au regard des astronomes. Une explication renforcée par la découverte en 2015 de 11 galaxies naines.

Par ailleurs, en octobre dernier, Stacy McGaugh, de l’université Case Western Reserve, aux États-Unis, et ses collègues ont comparé, dans 153 galaxies aux caractéristiques très variées, l'accélération centripète (liée à la force gravitationnelle) déduite du profil de vitesse des étoiles visibles et correspondant à l'ensemble de la matière ordinaire plus la matière noire, et la part calculée de l'accélération centripète produite uniquement à partir de la matière ordinaire seule. Ils ont ainsi mis en évidence que ces deux accélérations sont reliées par une formule assez simple. Elles ne sont pas égales, ce qui suggère bien qu'il y a besoin de matière noire pour décrire le profil de vitesse des galaxies spirales. Mais il n'y a pas non plus de raison évidente pour que ces deux accélérations soient corrélées par une relation simple, sachant qu'elles ont été calculées dans des galaxies plus ou moins riches en matière noire. Cela impiquerait un lien entre la distribution de matière ordinaire et celle de matière noire, alors que ces deux composantes interagissent très faiblement, uniquement par l’interaction gravitationnelle (et éventuellement par l’interaction faible). Comment l'expliquer ?

Deux équipes ont déjà montré que des simulations avec de la matière noire pouvaient reproduire la relation mise en évidence par Stacy McGaugh et ses collègues. Elles prennent en compte des effets de rétroaction (ou feedback) de la matière ordinaire sur la matière noire. Reste à montrer que leur résultat est universel et s'applique à de vraies galaxies aux propriétés variées.

Le règne galactique de MOND

En revanche, le résultat de Stacy McGaugh s’accorde parfaitement avec une théorie concurrente à celle la matière noire, la théorie MOND (MOdified Newtonian Dynamics). Celle-ci fut proposée par Mordehai Milgrom, de l’institut Weizmann, en Israël, en 1983. Elle suppose que la deuxième loi de Newton (la somme des forces qui s’applique sur un système est égale au produit de la masse et de l’accélération) n'est plus valable et doit être corrigée lorsque les accélérations sont très faibles, en deçà d’un certain seuil plusieurs ordres de grandeur inférieur à la pesanteur terrestre. Un tel régime serait effectivement en vigueur dans les parties les plus externes des galaxies spirales, et cette gravité modifiée expliquerait le profil de vitesse mesuré par Vera Rubin sans avoir besoin de recourir à la matière noire.

Un autre succès de la théorie MOND est qu’elle retrouve naturellement une loi empirique, dite de Tully-Fisher, qui établit une relation entre la luminosité intrinsèque d’une galaxie spirale et sa vitesse de rotation. Cette relation s’explique parfaitement avec la modification des lois de la dynamique newtonienne, alors qu'elle s’accommode mal de l’hypothèse de la matière noire.

Malheureusement, la théorie MOND (ou ses versions relativistes) n’est pas non plus dénuée de problèmes. Si elle fonctionne bien à l’échelle des galaxies, elle rencontre des difficultés à des échelles plus vastes. Elle ne permet pas de reproduire la dynamique des amas de galaxies sans y ajouter une composante de matière noire. Et il en va de même pour expliquer le spectre des anisotropies du fond diffus cosmologique.

En partant du constat que MOND fonctionne mieux à l’échelle des galaxies et la matière noire aux plus grandes échelles, des physiciens ont proposé diverses approches pour concilier ces théories concurrentes. L’une d’elle a été développée par Justin Khoury, de l’université de Pennsylvanie, en 2014 : la matière noire superfluide. Les superfluides sont des liquides dont la viscosité devient nulle une fois refroidis à des températures assez basses, 2 kelvins (-271 °C) pour l’hélium 4 par exemple. Ces liquides ont donc deux comportements différents, une idée que Justin Khoury a appliqué à la matière noire. Dans son modèle, la matière noire est superfluide dans les galaxies mais à l’échelle des amas de galaxies, elle est trop chaude et perdrait ses propriétés superfluides si bien qu'elle retrouve le comportement de la matière noire classique. D’autres physiciens avaient avancé l’idée de la matière noire superfluide, mais le modèle de Justin Khoury a l’avantage de reproduire parfaitement les prédictions de MOND dans les galaxies sans avoir à modifier la gravité. Dans le Système solaire, la force gravitationnelle est plus intense qu'en moyenne dans la Galaxie, de sorte que la matière noire n'est pas superfluide et on ne devrait donc pas avoir de déviation aux lois newtoniennes, en accord avec les observations.

Gravité émergente

D’autres pistes sont encore bien plus radicales, à l’image de la récente proposition d’Erik Verlinde. Le physicien théoricien de l’université d’Amsterdam n’en est pas à son premier coup d’éclat. En 2010, il avait émis l’hypothèse que la gravité est un phénomène émergent relié à l’entropie. La gravité n’est plus une force fondamentale, mais découle d’une autre structure plus fondamentale de l’Univers. Il y a plusieurs façons d’imaginer une gravité émergente, mais le rapprochement avec la thermodynamique, et en particulier l’entropie, remonte aux travaux de Jacob Bekenstein et Stephen Hawking sur les trous noirs, mais surtout à ceux de Ted Jacobson, qui a montré qu’il était possible de retrouver les lois de la relativité générale en combinant des considérations générales de la thermodynamique avec le principe d’équivalence (les effets d'une accélération sont identiques à ceux d'un champ gravitationnel). Erik Verlinde ajoute à cette idée certains concepts venant de la gravité quantique, tel le principe holographique.

Au cœur de sa théorie, on trouve des bits quantiques, ou qubits. Contrairement à un bit classique qui est soit dans l’état « 0 » soit dans l’état « 1 », un qubit est dans une superposition quantique des états « 0 » et « 1 », pondérés par des coefficients (en termes mathématiques, on parle de la fonction d’onde du qubit). Lorsque l’on mesure l’état du qubit, la fonction d’onde est modifiée (ou « réduite »), la superposition d'états disparaît et le qubit observé prend, de façon aléatoire (avec des probabilités liées aux coefficients de la fonction d’onde), la valeur « 0 » ou la valeur « 1 », comme on s’y attend pour un objet usuel.

Un élément essentiel de la théorie d'Erik Verlinde est la possibilité que les qubits soient intriqués. Deux qubits forment un système intriqué lorsque leurs fonctions d’onde sont liées, et ce même si les qubits sont éloignés l’un de l’autre. Que se passe-t-il lors de la mesure dans un système intriqué ? Considérons par exemple un système intriqué formé de deux qubits dont les états sont toujours opposés quand on les mesure (si l’un vaut « 0 », l’autre vaut « 1 »). Ainsi, si initialement deux qubits intriqués sont des superpositions indéterminées des états « 0 » et « 1 », et que l’on mesure l’état du premier qubit, sa fonction d’onde est réduite et on obtient une valeur de façon aléatoire. Instantanément, l'état de l’autre qubit prend l’état opposé, même si les qubits sont trop éloignés l’un de l’autre pour avoir le temps d’échanger une quelconque information, même à la vitesse de la lumière. Dans la théorie de Verlinde, l’intrication de qubits voisins en un réseau donne naissance à un espace plat. La présence de matière perturbe la structure d’intrication et produit des défauts qui courbent cet espace-temps. La gravité émerge ainsi et se comporte comme prévu par la théorie de la relativité générale.

Dans un article paru en 2016, Erik Verlinde reprend ses idées précédentes et explique comment on obtient une forme d’énergie sombre (la composante qui explique l'expansion accélérée de l'Univers) et comment cette dernière donne l’illusion de la matière noire. L’énergie sombre serait une énergie thermique associée aux intrications de qubits à longue distance. La présence de matière perturberait ces intrications à longue distance, rendant inopérante l’énergie sombre dans les régions où la matière est présente. En revanche, dans ces zones, l’énergie sombre essaye de se ré-établir en exerçant une force sur la matière qui serait équivalente à une force gravitationnelle supplémentaire, celle que l’on attribue à la matière noire.

Erik Verlinde a calculé que cet effet commencerait à être perceptible à l’échelle des galaxies et influerait la courbe de rotation des galaxies spirales. Il retrouve ainsi la loi de Tully-Fisher et de façon plus générale toutes les relations de la théorie MOND introduites de façon ad hoc par Mordehai Milgrom en 1983. Plus fort encore, il retrouve le coefficient d’accélération de la théorie MOND à partir duquel le régime newtonien n'est plus valable.

L’idée est séduisante. Il reste cependant beaucoup à faire. L’article d’Erik Verlinde est loin de proposer une théorie complète et de nombreuses difficultés des modèles de gravité émergente ne sont pas discutées. Et même certains tests de la théorie de la relativité générale (une théorie très bien éprouvée par ailleurs) ne sont pas vérifiés.

La théorie de Verlinde face aux observations

La théorie d'Erik Verlinde doit encore être examinée de près. Elle doit notamment reproduire toutes les observations expliquées par la présence de matière noire ou MOND. Une première étape semble avoir été franchie par Margot Browser et ses collègues. Ils ont étudié 33 613 galaxies qui déforment l’image des galaxies en arrière plan par effet de lentille gravitationnelle faible, tel que le prédit la relativité générale. Les chercheurs ont comparé la mesure de la masse des galaxies qui servent de lentille avec les prédictions de la théorie de gravité émergente de Verlinde sur la déformation des galaxies d’arrière plan. Les chercheurs trouvent un bon accord entre les observations et les calculs. Ceux-ci corroborent également des résultats similaires réalisés par Mordehai Milgrom en 2013 dans le contexte de MOND. Une autre équipe, rassemblant des chercheurs d'Italie, de France et de Suisse, a comparé, pour les amas de galaxies Abell 2142 et Abell 2319, les observations et la distribution de matière calculée à partir de la théorie de Verlinde, et là aussi, l'accord est bon.

Le plus grand défi à relever pour la théorie d'Erick Verlinde sera celui du spectre des anisotropies du fond diffus cosmologique. Ces fluctuations de température sont la marque des conditions régnant dans le cosmos à l’époque. En particulier, ce spectre indique comment le plasma primordial oscillait sous l'effet de la contraction imposée par la force gravitationnelle et de la répulsion engendrée par la pression des photons. Et c’est avec l’hypothèse de la matière noire – qui contribuait à la contraction – que l’on décrit le mieux le spectre des anisotropies mesuré par diverses expériences, notamment par le satellite Planck. Pour la théorie MOND et ses variantes relativistes, reproduire le spectre des anisotropies est une gageure. Selon Erik Verlinde, sa théorie pourrait y parvenir puisqu’elle contient de la matière et un comportement de gravitation attractive pour l’énergie sombre. Cependant, à l’heure actuelle, le physicien n’a pas développé une théorie dynamique qui prend en compte l’évolution de l’Univers. Sa description restitue les conditions actuelles où la densité d’énergie du cosmos est dominée par l’énergie sombre, mais ce n’était pas le cas à l’époque de l’émission du fond diffus cosmologique.

Alors la matière noire est-elle une illusion ? La question est loin d’être tranchée...


Source : Pour la science
Crédit : Shutterstock.com/Maxim Grek

LE GUIDE Naturellement

Agenda . . .

11 - Aude

Les 23 & 29 octobre

VISITE GUIDÉE
CHÂTEAU & VILLAGE DE VILLEROUGE-TERMENÈS

Embarquez pour un voyage dans le temps avec votre guide Florian. Parcourons ensemble le village médiévale et l’église pour découvrir le magnifique retable du XVIème siècle. Terminons le parcours par la visite du château, propriété des archevêques de Narbonne jusqu’à la révolution française. 10h30. Tarif : 10 € par personne. Durée 2h. Réservation conseillée.

Château de Villerouge-Termenès
Camin del Castel
11330 Villerouge-Termenès
04 68 70 09 11
https://villerouge.fr


17 - Charente Maritime

A partir du 19 septembre

EXPOSITION
"PARURES ET MOTIFS DE LA PRÉHISTOIRE"

Fruit d’un projet mené avec deux classes de seconde en arts plastiques, l’exposition Archéofictions propose une relecture créative et sensible de la Préhistoire. Entre art et archéologie, Archéofictions invite à redécouvrir les parures et motifs de nos ancêtres, mêlant fiction, création contemporaine et savoir scientifique. 

Le Paléosite
Route de la Montée Verte 
17770 Saint-Césaire
05 46 97 90 90
https://paleosite.fr


Jusqu'au 2 novembre

ANIMATIONS VACANCES DE LA TOUSSAINT
LE PALÉOSITE

Tout au long des vacances scolaires, le Paléosite vous propose : "Le Temps des Esprits", un jeu d’enquête immersif à vivre en famille, "la Nuit des Esprits", 3ème édition, un parcours nocturne inédit  les 31 octobre et 1er novembre au soir. Retrouvez également toutes nos animations quotidiennes et ateliers participatifs thématiques.

Le Paléosite
Route de la Montée Verte 
17770 Saint-Césaire
05 46 97 90 90
https://paleosite.fr


2B - Haute-Corse

Jusqu'au 20 décembre

EXPOSITION
"FEMIN’ISULA"

L’exposition retrace, de la préhistoire à nos jours, le rôle des femmes dans la société insulaire et leur marche vers l’émancipation voire les combats féministes. Le parcours riche de près de 300 oeuvres est argumenté et illustré par des portraits de femmes méconnues ou célèbres qui ont participé à l’évolution de la place des femmes dans la société insulaire.

Musée de Bastia
Place du donjon
La Citadelle
20200 Bastia
https://musee.bastia.corsica


21 - Côte d'Or

►Jusqu'au 29 novembre

EXPOSITION "RAPATRIEMENT"
MUSÉE DE SEMUR-EN-AUXOIS

Exposition de Laure Molina présente 28 dessins inspirés des collections des ammonites du musée de Semur-en-Auxois.
C'est un projet art/science de plusieurs années de dessins, d'observation et d'explorations des ammonites autour de la question : pourquoi l'artiste a senti autant de vie dans la salle des ammonites, si celles-ci sont une trace d'animaux n'existants plus ? 

Musée de Semur-en-Auxois
3 rue Jean-Jacques Collenot
21140 Semur-en-Auxois 
03 80 97 01 11
https://museesemuraccueil.wixsite.com/
auxois


24 - Dordogne

Jusqu'au 1er novembre

HALLOWEEN AU GOUFFRE DE PROUMEYSSAC 

Dans une atmosphère unique et immersive, combinant l’émerveillement naturel du gouffre avec des éléments scénographiques terrifiants, des animations surprenantes sont à découvrir tous les week-ends et mercredis d’octobre et tous les jours pendant les vacances de la Toussaint. 

Gouffre de Proumeyssac
Route de Proumeyssac    
24260 Audrix
05 53 07 27 47
www.gouffre-proumeyssac.com


25 - Doubs

Jusqu'au 9 novembre 

EXPOSITION 
"CORTO MALTESE - UN MONDE EN AVENTURES"

Entre mers interdites et rivages barbares, Hugo Pratt nous dessine les lignes d’horizons du plus célèbre des marins, Corto Maltese. Voyagez dans l’univers de cet aventurier, prenez le large et parcourez le monde, à travers des planches, des aquarelles et des dessins originaux.

Saline royale
Grande Rue
25610 Arc et Senans
03 81 54 45 13
www.salineroyale.com


33 - Gironde

Jusqu'au 31 décembre

EXPOSITION GUSTAVE EIFFEL

Gustave Eiffel dont sa fameuse Tour et toutes ses réalisations de chantiers en France et dans le Monde, appuyé sur l’Exposiiton universelle  de 1889. A l’occasion de notre concours, nous avons reçu 107 œuvres de Tour Eiffel réalisées par les Amis du Musée qui sont exposées dans nos vitrines. Venez-vous plonger dans l’univers de Gustave Eiffel et sa vie trépidante.

Musée des Techniques
5 rue de Balambits
33640 Beautiran
05 57 97 75 11 / 06 07 74 03 76
http://villamaglya.fr


34 - Hérault

Du 31 octobre au 1er mars

EXPOSITION
"IMMERSION URBAINE"

Exposition collective et évolutive réunissant plus de 18 artistes. Autour du thème de la récupération, du recyclage et de l’upcycling, chaque artiste construit à partir de cloisons de récupération et d’éléments de cinéma, pour créer un univers singulier. Présente à l’intérieur et aux extérieurs du musée, l'exposition offre aux visiteurs une expérience artistique renouvelée à chaque visite.

Musée Parcelle473
425 avenue frères Buhler
34080 Montpellier
06 66 02 69 29
www.parcelle473.com


38 - Isère

Jusqu'au 30 mars 2026 

EXPOSITION
"PEINDRE LA LUMIÈRE, DE LA MAQUETTE AU VITRAIL"

Arcabas (1926-2018) s’est intéressé toute sa vie au vitrail qu’il abordait en tant que peintre avant tout. De l'expérience fondatrice de l'église Saint-Hugues aux dernières réalisations du Sacré-Cœur de Grenoble et de Saint-Christophe-sur-Guiers, l’exposition met l’accent sur les maquettes créées par Arcabas et la façon dont elles ont été traduites par les maitres verriers.

Musée arcabas en Chartreuse
Eglise de Saint-Hugues
38380 Saint-Pierre-de-Chartreuse
04 76 88 65 01
https://musees.isere.fr


42 - Loire

Les 21 & 30 octobre

ATELIERS ENFANTS
"LA LAINE S'EN MÊLE !"

Partez à la rencontre des alpagas de la Ferme de Kalmia à Cottance. Ces curieux animaux possèdent une laine extra douce ! Puis rdv au musée pour apprendre à carder, filer et tisser la laine. Chacun repartira avec son propre carré de laine ! Rdv à la Ferme de Kalmia, 88 Vérine - 42360 Cottance.

Musée du Tissage et de la Soierie
125 place Vaucanson
42510 Bussières
04 77 27 33 95
www.museedutissage.com


Les 23 & 28 octobre

ATELIERS ENFANTS
"CRÉATION D'ATTRAPE-RÊVES"

Dans la tradition amérindienne, les attrape-rêves servent à éloigner les cauchemars pour rendre nos nuits plus paisibles. Apprends à réaliser ton propre attrape-rêves à partir de chutes et de décorations textiles sur le thème d'Halloween !

Musée du Tissage et de la Soierie
125 place Vaucanson
42510 Bussières
04 77 27 33 95
www.museedutissage.com


52 - Haute-Marne

Jusqu'au 19 avril 2026

EXPOSITION 
"175 ANS DE CRÉATION BRASSICOLEÀ SAINT-DIZIER"

La brasserie du fort carré a été un des fleurons économiques de Saint-Dizier. En activité de 1796 à 1955, elle marqué le paysage urbain de la ville, et est à l’origine de la construction de la Tour Miko. Des techniques de productions de la bière, au nombreux objets publicitaires, l’exposition retracera l’histoire d’une brasserie restée dans les mémoires.

Musée de Saint-Dizier
17 rue de la Victoire 
52100 Saint-Dizier
03 25 07 31 50
www.saint-dizier.fr


61 - Orne

Du 31 octobre au 2 novembre 
 

4ᵉ ÉDITION DU FESTIVAL FRANCO-CANADIEN 
"ATTACHE TA TUQUE !" 

Un festival au service de l’histoire et du lien franco-québécois : faire découvrir l’histoire de l’émigration française vers la Nouvelle-France, notamment depuis le Perche, célébrer les liens vivants et fraternels qui unissent encore aujourd’hui la Normandie et l’Amérique du Nord, rassembler habitants, familles et touristes autour d’un événement festif, accessible et intergénérationnel.

Les Muséales
15 rue du Quebec
61190 Tourouvre-au-Perche
02 33 25 55 55
www.musealesdetourouvre.fr


62 - Pas-de-Calais

Jusqu'au 29 octobre 

EXPOSITION COLLECTIVE 
"ROSE"

Trente artistes, de tout horizon, exposent chacun deux œuvres sur le thème de la couleur rose (aquarelle, l’huile, l’acrylique, la sculpture sur bois, la céramique, le dessin, la photographie…). Originaires de Saint-Pol-sur-Ternoise, du Ternois et de Normandie, certains ont déjà exposé au musée, d’autres dévoilent leur travail pour la première fois.

Musée municipal Bruno Danvin
Rue Oscar Ricque
62130 Saint-Pol-sur-Ternoise
03 21 04 56 25 / 07 89 08 15 64 
www.saintpolsurternoise.fr


63 - Puy de Dôme

Le 31 octobre

HALLOWEEN AUX MUSÉES

Réservez vite les animations pour une soirée exceptionnelle et venez costumés ! Au Musée Mandet, les gens de l'autre monde viennent à la rencontre des vivants ! Au Musée Régional d'Auvergne, les animaux se mettent à parler, les arbres à se déplacer et les humains se retrouvent tous figés ! Visites ludiques en famille. 

Musée Mandet
14 rue de l’Hôtel de Ville
63200 Riom
04 73 38 18 53
www.rlv.eu/decouvrir/musees/musee-mandet-1
Musée régional d’Auvergne
10 bis rue Delille
63200 Riom
04 73 38 17 31 
www.rlv.eu/decouvrir/musees/musee-regional-dauvergne-1


Jusqu'au 2 novembre

EXPOSITION  
"LARMES DE JOIE DE BENOÎT DUTOUR"

Immergez-vous au cœur de la création sur-mesure des 31 larmes de joie suspendues au plafond de l'ancienne chapelle du musée. L'artiste révèle, à travers chacune de ces larmes en verre, les spécificités et les ressources du territoire auvergnat. Savoir-faire, techniques de la région, minéralogie, nature, entreprises et loisirs sont enchâssés à jamais dans ces "larmes de joie".

Musée régional d’Auvergne
10 bis rue Delille
63200 Riom
04 73 38 17 31 
www.rlv.eu/decouvrir/musees/musee-regional-dauvergne-1


Jusqu''au 1er mars 2026

EXPOSITION 
"LE MOBILIER BIJOU" DE GUILLAUME PIÉCHAUD"

Découvrez l’importante rétrospective consacrée à cet artiste unique qui regroupe un ensemble inédit d’œuvres et d’objets personnels retraçant son riche parcours, des ateliers de bijouteries à la confection de mobilier monumental. De nombreuses animations pour les enfants en lien avec l'univers du designer Guillaume Piéchaud sont disponibles durant les vacances d'automne !

Musée Mandet
14 rue de l’Hôtel de Ville
63200 Riom
04 73 38 18 53
www.rlv.eu/decouvrir/musees/musee-mandet-1


67 - Bas-Rhin

Jusqu'au 2 novembre

EXPOSITION
"RENÉ LALIQUE, ARCHITECTE ET DÉCORATEUR"

En 1925 a eu lieu l'Exposition des Arts décoratifs et industriels modernes à Paris. René Lalique a participé à ce rendez-vous exceptionnel. L'exposition fait la part belle à la mise en contexte au travers de photographies en grand format ainsi que de documents d'époque et d'éléments de décor en verre qui permettent de se replonger dans le passé.

Musée Lalique
40 rue du Hochberg
67290 Wingen-sur-Moder
03 88 89 08 14
www.musee-lalique.com


Du 28 novembre au 4 janvier 2026

EXPOSITION "HAPPY CRISTAL – DUEL DE NOËL !"
MUSÉE LALIQUE

Chaque année, Happy Cristal est un rendez-vous pour découvrir des mises en scène originales où les objets prennent vie. En 2025, les visiteurs pourront choisir entre deux propositions esthétiques très différentes. D’un côté, un Noël scandinave, blanc, lumineux et très lié à la nature. De l’autre côté, un Noël très coloré, inspiré des traditions nord-américaines. 

Musée Lalique
40 rue du Hochberg
67290 Wingen-sur-Moder
03 88 89 08 14
www.musee-lalique.com


68 - Haut-Rhin

Du 15 novembre au 1er mars 2026

EXPOSITION
"STRUCTURES EN DÉRIVE"

La Fondation Fernet-Branca présente Structures en dérive, une exposition réunissant neuf artistes aux pratiques photographiques et transdisciplinaires.
L’exposition explore la photographie comme terrain d’expérimentation, entre approche documentaire et poétique.

Fondation Fernet-Branca
2 rue du Ballon
68300 Saint-Louis 
03 89 69 10 77
www.fondationfernet-branca.org


Jusqu'au 31 décembre

EXPOSITION
"JOUSTRA"

Après les jouets Playmobil®, c'est une marque plus locale qui vient investir La Nef des Jouets : Joustra. Contraction de "JOUets de STRAsbourg", connaissant son pic de popularité dans les années 1950 et 1960 (jouets mécaniques, jouets téléguidés puis radiocommandés, voitures, grues, engins de chantier, bateaux, jeux scientifiques puis plus tard le célèbre télécran…).

La Nef des Jouets
12 rue Jean Jaurès
68360 Soultz
03 89 74 30 92
www.ville-soultz.fr


71 - Saône-et-Loire

Du 21 au 31 octobre

ATELIERS CUISINE ET CRÉATIF DÈS 4 ANS
LA MAISON DU CHAROLAIS

Les vacances d'automne arrivent avec leur lot de mystères et de surprises ! Plongez dans nos animations spéciales Halloween : parcours effrayants, défis terrifiants et moments inoubliables vous attendent… Oserez-vous relever le défi ? 

La Maison du Charolais
43 route de Mâcon 
71120 Charolles
03 85 88 04 00
www.maison-charolais.com


74 - Haute-Savoie

Jusqu'au 2 novembre

ANIMATIONS FAMILLES
MUSÉE DE PRÉHISTOIRE ET GÉOLOGIE

Le temps d’une journée ou d’une demi-journée, les enfants, plongeront dans des activités ludiques et pédagogiques. Trois thèmes les attendent. "Miam miam !" : à la découverte de l’alimentation préhistorique, "Art à la préhistoire" : exprimer sa créativité comme nos ancêtres, "Dans la peau d’un archéologue" : explorer les coulisses d’un métier fascinant. Nouveauté automnale : un Escape Game au musée !

Musée de Préhistoire et Géologie
207 route du Moulin de la Glacière
74140 Sciez
04 50 72 60 53
www.musee-prehistoire-sciez.com


75 - Paris

Jusqu'au 28 février 2026

EXPOSITION
"CLEMENCEAU ET LA GRÈCE"

Cette exposition met en lumière la relation profonde et inspirante que Georges Clemenceau a entretenue avec l’Hellade tout au long de sa vie. Cette passion, née de son éducation, a marqué sa carrière politique et sa vision du monde ainsi que son engagement pour la démocratie et la culture.

Musée Clemenceau
8 rue Benjamin Franklin
75116 Paris
01 45 20 53 41
https://musee-clemenceau.fr


Jusqu'au 31 juillet 2026

EXPOSITION
"L’ÉTOFFE DES RÊVES"

Le vent de l’Art Brut et du surréalisme soufflera sur les 300 œuvres des 36 artistes réunis dans tout l’espace de la Halle Saint Pierre. "L’Étoffe des rêves" est le fruit d’une collaboration entre la Halle Saint Pierre et le Centre international du surréalisme et de la Citoyenneté mondiale à Saint-Cirq-Lapopie.

Halle Saint Pierre
2 rue Ronsard
72018 Paris
01 42 58 72 89
www.hallesaintpierre.org


Jusqu'au 17 mai 2026

EXPOSITION "FLOPS" 

Échec, bide, raté, fiasco… on estime que neuf innovations sur dix échouent et les raisons de la galère ne sont pas toujours évidentes ! En explorant les "bides" comme les trajectoires de réussites inattendues, l’exposition Flops-?! propose une lecture bienveillante de l’échec et ouvre la voie à une découverte singulière des collections du MuAM – Musée des Arts et Métiers.  

Musée des Arts et Métiers
60 rue Réaumur
75003 Paris
01 53 01 82 63
www.arts-et-metiers.net


Jusqu'au 14 décembre 

EXPOSITION
"PAULA PADANI. LA DANSE MIGRANTE : HAMBOURG, TEL-AVIV, PARIS"

L’exposition retrace le parcours méconnu de la danseuse Paula Padani (1913-2001) à travers plus de 250 photographies, affiches, documents et costumes. Par sa vision du mouvement comme force de vie, par sa capacité de rebond entre plusieurs pays et cultures, elle aura frayé de nouvelles routes pour son art et joué un rôle pionnier dans l’émergence de la danse contemporaine israélienne. 

Musée d’art et d’histoire du Judaïsme
71 rue du Temple
75001 Paris
01 53 01 86 53
www.mahj.org


Jusqu'au 8 mars 2026

EXPOSITION
"DENISE BELLON. UN REGARD VAGABOND"

Le mahJ présente la première rétrospective à Paris, rassemblant près de 300 photographies, objets, lettres et publications, consacrée à Denise Bellon (1902-1999). Photographe humaniste, pionnière du photojournalisme et compagne de route des surréalistes, son œuvre singulière et méconnue court des années 1930 aux années 1970.

 Musée d’art et d’histoire du Judaïsme
71 rue du Temple
75001 Paris
01 53 01 86 53
www.mahj.org


76 - Seine-Maritime

Jusqu'au 25 octobre

CLUEDO GÉANT ÉDITION 2025
CHÂTEAU DE MIROMESNIL

En 2025, les Cluedo géants reviennent avec une nouvelle intrigue : nous vous invitons à un voyage à la fin de règne de Louis XIV et au temps des corsaires ! Devenez un détective et menez l’enquête et interrogez les suspects pour démasquer le coupable. Tous les jeudis du 10 juillet au 21 août, 20 septembre, 4 octobre et 25 octobre. 

Château de Miromesnil
76550 Tourville-sur-Arques
02 35 85 02 80
www.chateaumiromesnil.com


84 - Vaucluse

Jusqu'en mars 2026

EXPOSITION
"Les VOYAGES"

L'exposition Centenaire Robert Laurent-Vibert : Les Voyages donne un aperçu de l'héritage de Laurent-Vibert à travers sa collection privée sur le thème du voyage. 

Château de Lourmarin
2 avenue Laurent Vibert
84160 Lourmarin
04 90 68 15 23
www.chateaudelourmarin.com


87 - Haute-Vienne

Jusqu'au 20 décembre

EXPOSITION
"OCEAN, LE PAPIER FAIT DES VAGUES"

Prenez une grande inspiration et plongez dans l'univers mystérieux des océans, à la découverte des œuvres incroyables d'une dizaine d'artistes papier. Une occasion idéale de s'émerveiller tout en se sensibilisant à la richesse et la fragilité de ces écosystèmes.

Le Moulin du Got
Le Pénitent
87400 St Léonard-de-Noblat
05 55 57 18 74
www.moulindugot.com

Lieux:

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