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Des jets de vapeur d'eau sur Europe
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Des jets de vapeur d'eau sur Europe

Europe, un satellite glacé de Jupiter, est un des lieux du Système solaire où il y a le plus de chance de trouver des traces de vie. Sous sa croûte de glace se cache en effet très probablement un vaste océan d’eau liquide. Des astronomes viennent d’annoncer lors d'une conférence de presse avoir observé grâce au téléscope spatial Hubble de nouveaux indices que des panaches de vapeur d'eau jaillissent dans l'espace par intermittence au pôle sud d'Europe. Ces résultats seront publiés prochainement dans la revue The Astrophysical Journal.

« S'il y a bien des geysers qui jaillissent de la surface d'Europe, c'est important », explique William Sparks, astronome au Space Telescope Science Institute à Baltimore et auteur principal de l'étude, « car cela signifie que nous pourrions explorer cet océan à la recherche de molécules organiques ou de traces de vie sans avoir à forer des kilomètres de glace ». Ces panaches suggèrent aussi l'existence d'une source d'énergie à l'intérieur d'Europe, qui pourrait être exploitée par les organismes vivants.

En utilisant le spectrographe STIS du télescope Hubble, l'équipe de Sparks a observé Europe en ultraviolet à 10 reprises entre la fin 2013 et début 2015, alors qu'elle passait devant Jupiter. Lors de ces transits, ils ont cherché à déceler l'ombre de panaches dépassant du disque sombre d’Europe, en contre jour par rapport à la surface plus brillante de Jupiter. L'analyse des images a révélé des taches ténues semblant s’échapper du pôle sud, jusqu’à 200 kilomètres d’altitude. Si ce sont bien des panaches de vapeur d’eau, les chercheurs estiment qu'ils transportent quelques milliers de tonnes de matériau.

Ce n'est en fait pas la première fois que l’on observe des geysers sur Europe. Une équipe conduite par Lorenz Roth, un astronome aujourd'hui au Royal Institute of Technology à Stockholm, a entrevu en 2012 ce qui pourrait être un panache de taille similaire situé dans la même région (http://science.sciencemag.org/content/343/6167/171). Les astronomes avaient observé, également avec le télescope Hubble, des raies d’émission ultraviolettes correspondant à l'hydrogène et à l'oxygène – ce qu'on s'attendrait à voir si les molécules d'eau d'un panache de vapeur étaient dissociées en atomes par le bombardement de particules chargées piégées par le champ magnétique de Jupiter.

Cependant, le panache observé par Lorenz Roth et ses collègues avait ensuite disparu et ne s'était plus manifesté dans les nouvelles observations, ni dans celles passées. Jusqu'à aujourd'hui. Selon un premier scénario, les panaches apparaitraient seulement lorsqu'Europe atteint la partie la plus éloignée de son orbite, où les forces gravitationnelles combinées de Jupiter et de ses autres satellites seraient suffisantes pour déformer et chauffer l'intérieur de la lune glacée, provoquant l'ouverture de crevasses et la fonte de glace, et in fine l’expulsion d'eau dans l'espace. Selon un autre scénario, en revanche, il s'agirait plutôt d’un événement isolé provoqué par l’impact d’un astéroïde ou d’une comète à la surface d'Europe. Les moins charitables pensent pour leur part que les astronomes à la recherche de geysers ont été victime de la tendance naturelle à déceler à tort des motifs dans le bruit de fond de données dénuées de sens.

Avec ces nouvelles observations de William Sparks et ses collègues, l'hypothèse d'un échauffement par les forces de marée semble en tout cas affaiblie, puisque les motifs qu'ils ont décelés ne coïncident pas avec les positions d’Europe sur son orbite où les forces de marée devraient être les plus fortes. Cela implique que si les ombres observées sont bien des panaches de vapeur, il faut imaginer quelle autre source d'énergie pourrait expliquer leur ampleur et leur intermittence. De même, comme ces panaches sont apparemment récurrents, le scénario d’un impact unique perd aussi de sa force. De fait, l'idée que ces geysers sont tout simplement des artefacts observationnels reste solidement en lice. Les deux signaux observés sont à la limite de la signification statistique et proviennent du même instrument du télescope Hubble.

« C’est exactement comme la détection de 2012 », estime Britney Schmidt, un planétologue de l’Institut de technologie de Géorgie, non impliqué dans ces recherches. « Les deux études révèlent des signaux statistiquement significatifs, à peu près au même niveau de confiance. Je pense que nous devrions nous attendre à ce qu’il y ait des geysers, mais je ne sais pas si ces observations sont assez sensibles pour valider définitivement leur existence. »

William Sparks reconnaît que les résultats de son équipe restent flous. « Ces observations sont à la limite de ce que Hubble peut obtenir », dit-il. « Nous ne connaissons pas tous les artefacts instrumentaux qui pourraient causer ces signaux caractéristiques, et ils sont statistiquement significatifs, mais nous restons prudents. Nous ne prétendons pas avoir prouvé l'existence de panaches, mais plutôt d'avoir contribué à prouver que cette activité pourrait être présente. »

Une prudence justifiée par le fait que la présence (ou l'absence) de geysers de vapeur d’eau sur Europe pourrait avoir un impact profond sur l'avenir de l'exploration planétaire, et réorienter des financements conséquents vers de nouvelles missions d’exploration. Europe, qui avec 3121 kilomètres de diamètre est à peu près la même taille que la Lune, abrite incontestablement un océan sous sa surface, attesté par une foule d’indices recueillis depuis des décennies par de multiples satellites et télescopes. Certains modèles estiment qu'il pourrait être 10 fois plus profond que les océans terrestres et représenter trois fois leur volume total, et qu'il a probablement subsisté à l’état liquide pendant des milliards d'années.

Ces caractéristiques en font un cas nettement différent de l'autre star des océans – et des panaches – du Système solaire, la lune de Saturne Encelade. La sonde Cassini de la NASA y a découvert en 2004 des panaches de vapeur d’eau éjectés du pôle Sud. Les observations répétées de ces panaches par Cassini ont conduit à des résultats étonnants, notamment la preuve indirecte de l’existence de sources hydrothermales sur le fond de l’océan caché sous la croûte de la lune. Mais Encelade est six fois plus petite qu’Europe, deux fois plus loin de la Terre et abrite un réservoir souterrain beaucoup plus modeste, qui pourrait être juste une poche d'eau de fonte temporaire produite par chauffage de marée de Saturne. Dans l'ensemble, la plupart des astrobiologistes préféreraient probablement étudier Europe – à condition qu'ils ne doivent pas traverser d’abord une épaisse barrière de glace.

Et même ainsi, il n'y a aucune garantie que les geysers d’Europe, s’ils se confirmaient, soient reliés à l'océan subglaciaire. Ils pourraient émaner de zones fondues dans la croûte de glace, peut-être formées au niveau des régions « chaotiques » à la surface striée et fissurée d'Europe. Dans ces régions, la glace a craqué en gros blocs déversés pêle-mêle, mélangés à du matériau plus chaud remontant par en dessous. Selon Britney Schmidt, la surface bigarrée et active d’Europe pourrait finalement jouer en défaveur de l'étude de ses panaches par rapport à ceux d’Encelade, qui possède une croûte relativement inerte sauf au niveau des grandes fractures du pôle Sud d’où jaillissent les geysers. « Sur Encelade, la géologie trahit de façon évidente où l'activité s’est produite », explique Schmidt. « Sur Europe, il y a de l’activité partout, ce qui pourrait à la fois donner des geysers ou brouiller les pistes. »

Néanmoins, le panache signalé en 2012 par l'équipe de Lorenz Roth a déjà poussé la NASA à modifier ses plans pour une exploration plus poussée d’Europe. Au cours des dernières années, une mission vers ce satellite est passée du stade du rêve à celui de priorité approuvée par le Congrès américain, et le lancement est maintenant prévu pour la décennie 2020. La conception de cette sonde spatiale (nommée pour le moment Clipper) comprend pour l’heure une suite de neuf instruments, tous conçus pour traquer et étudier des panaches d’eau éventuels en plus d'autres objectifs scientifiques. L'Agence spatiale européenne est également en train de construire une sonde appelée JUICE (Jupiter Icy Moons Explorer) pour explorer Europe et les autres satellites joviens. Son lancement est prévu en 2022.

Afin de minimiser l'exposition aux rayonnements dans les parages d’Europe, la mission de la NASA ne resterait pas en orbite autour du satellite, mais survolerait celui-ci à plusieurs reprises lors d’une série de rencontres destinées à plonger vers la surface selon tous les angles imaginables. Si les panaches existent, le vaisseau spatial pourrait identifier leurs sources, et même les échantillonner directement pour déterminer leur composition, flairant ainsi des signes de la vie qui se cachent peut-être profondément sous la surface.

La mission Juno de la NASA, qui vient d’arriver dans le système jovien, embarque à son bord un puissant spectromètre ultraviolet qui pourrait confirmer l’existence des panaches sur Europe. Mais Juno se trouve sur une orbite polaire autour de Jupiter, peu adaptée pour étudier les satellites de la planète. Et même si ce n’était pas le cas, la sonde n’a pas été stérilisée à un degré jugé approprié pour des survols rapprochés d’un monde abritant potentiellement la vie. « Nous avons pris grand soin de faire en sorte que cette sonde ne passe pas à proximité d’Europe, parce que nous voulons la protéger de la contamination », explique Curt Niebur, chercheur à la NASA pour le programme des missions vers les planètes extérieures.

En l'absence de confirmation in situ par les sondes spatiales, la preuve que les panaches sont réels pourrait provenir de la surveillance continue par Hubble, ou à l'aide d’autres instruments comme le télescope spatial James Webb, dont le lancement est prévu en 2018. L’équipe de William Sparks a observé deux transits supplémentaires d’Europe devant Jupiter, mais l’analyse des données n’est pas encore terminée. Sinon, dit-il, « ce qui pourrait clore le débat définitivement serait que quelqu’un obtienne des résultats cohérents avec une technique d'observation complètement indépendante. »

Depuis février dernier, Lucas Paganini, un astronome de la NASA affilié à l'Université catholique d'Amérique, a justement commencé à rechercher l’ombre des panaches d’Europe dans l’infrarouge proche en utilisant l'un des télescopes jumeaux de 10 mètres de diamètre de l'observatoire Keck, sur le Mauna Kea à Hawaii. « Beaucoup de chercheurs doutent de l’existence des panaches », dit-il, « mais il n'y a rien de fou à imaginer que de tels geysers existent et sont même communs sur les lunes glacées ». Dans un aperçu des résultats qui sera présenté lors d'une réunion de l'American Astronomical Society en octobre, Paganini dit qu'il a vu « beaucoup de choses intéressantes » dans les données du télescope Keck, mais rien qui puisse définitivement prouver ou écarter l’existence de panaches de vapeur d’eau sur Europe.



Source : Pour la science
Crédit : NASA / Jet Propulsion Lab-Caltech

Une vue  d’Europe réalisée à partir d’images prises par la sonde Galileo (hémisphère opposé à Jupiter).

Des jets de vapeur d'eau sur Europe Actualités

Des jets de vapeur d'eau sur Europe

Europe, un satellite glacé de Jupiter, est un des lieux du Système solaire où il y a le plus de chance de trouver des traces de vie. Sous sa croûte de glace se cache en effet très probablement un vaste océan d’eau liquide. Des astronomes viennent d’annoncer lors d'une conférence de presse avoir observé grâce au téléscope spatial Hubble de nouveaux indices que des panaches de vapeur d'eau jaillissent dans l'espace par intermittence au pôle sud d'Europe. Ces résultats seront publiés prochainement dans la revue The Astrophysical Journal.

« S'il y a bien des geysers qui jaillissent de la surface d'Europe, c'est important », explique William Sparks, astronome au Space Telescope Science Institute à Baltimore et auteur principal de l'étude, « car cela signifie que nous pourrions explorer cet océan à la recherche de molécules organiques ou de traces de vie sans avoir à forer des kilomètres de glace ». Ces panaches suggèrent aussi l'existence d'une source d'énergie à l'intérieur d'Europe, qui pourrait être exploitée par les organismes vivants.

En utilisant le spectrographe STIS du télescope Hubble, l'équipe de Sparks a observé Europe en ultraviolet à 10 reprises entre la fin 2013 et début 2015, alors qu'elle passait devant Jupiter. Lors de ces transits, ils ont cherché à déceler l'ombre de panaches dépassant du disque sombre d’Europe, en contre jour par rapport à la surface plus brillante de Jupiter. L'analyse des images a révélé des taches ténues semblant s’échapper du pôle sud, jusqu’à 200 kilomètres d’altitude. Si ce sont bien des panaches de vapeur d’eau, les chercheurs estiment qu'ils transportent quelques milliers de tonnes de matériau.

Ce n'est en fait pas la première fois que l’on observe des geysers sur Europe. Une équipe conduite par Lorenz Roth, un astronome aujourd'hui au Royal Institute of Technology à Stockholm, a entrevu en 2012 ce qui pourrait être un panache de taille similaire situé dans la même région (http://science.sciencemag.org/content/343/6167/171). Les astronomes avaient observé, également avec le télescope Hubble, des raies d’émission ultraviolettes correspondant à l'hydrogène et à l'oxygène – ce qu'on s'attendrait à voir si les molécules d'eau d'un panache de vapeur étaient dissociées en atomes par le bombardement de particules chargées piégées par le champ magnétique de Jupiter.

Cependant, le panache observé par Lorenz Roth et ses collègues avait ensuite disparu et ne s'était plus manifesté dans les nouvelles observations, ni dans celles passées. Jusqu'à aujourd'hui. Selon un premier scénario, les panaches apparaitraient seulement lorsqu'Europe atteint la partie la plus éloignée de son orbite, où les forces gravitationnelles combinées de Jupiter et de ses autres satellites seraient suffisantes pour déformer et chauffer l'intérieur de la lune glacée, provoquant l'ouverture de crevasses et la fonte de glace, et in fine l’expulsion d'eau dans l'espace. Selon un autre scénario, en revanche, il s'agirait plutôt d’un événement isolé provoqué par l’impact d’un astéroïde ou d’une comète à la surface d'Europe. Les moins charitables pensent pour leur part que les astronomes à la recherche de geysers ont été victime de la tendance naturelle à déceler à tort des motifs dans le bruit de fond de données dénuées de sens.

Avec ces nouvelles observations de William Sparks et ses collègues, l'hypothèse d'un échauffement par les forces de marée semble en tout cas affaiblie, puisque les motifs qu'ils ont décelés ne coïncident pas avec les positions d’Europe sur son orbite où les forces de marée devraient être les plus fortes. Cela implique que si les ombres observées sont bien des panaches de vapeur, il faut imaginer quelle autre source d'énergie pourrait expliquer leur ampleur et leur intermittence. De même, comme ces panaches sont apparemment récurrents, le scénario d’un impact unique perd aussi de sa force. De fait, l'idée que ces geysers sont tout simplement des artefacts observationnels reste solidement en lice. Les deux signaux observés sont à la limite de la signification statistique et proviennent du même instrument du télescope Hubble.

« C’est exactement comme la détection de 2012 », estime Britney Schmidt, un planétologue de l’Institut de technologie de Géorgie, non impliqué dans ces recherches. « Les deux études révèlent des signaux statistiquement significatifs, à peu près au même niveau de confiance. Je pense que nous devrions nous attendre à ce qu’il y ait des geysers, mais je ne sais pas si ces observations sont assez sensibles pour valider définitivement leur existence. »

William Sparks reconnaît que les résultats de son équipe restent flous. « Ces observations sont à la limite de ce que Hubble peut obtenir », dit-il. « Nous ne connaissons pas tous les artefacts instrumentaux qui pourraient causer ces signaux caractéristiques, et ils sont statistiquement significatifs, mais nous restons prudents. Nous ne prétendons pas avoir prouvé l'existence de panaches, mais plutôt d'avoir contribué à prouver que cette activité pourrait être présente. »

Une prudence justifiée par le fait que la présence (ou l'absence) de geysers de vapeur d’eau sur Europe pourrait avoir un impact profond sur l'avenir de l'exploration planétaire, et réorienter des financements conséquents vers de nouvelles missions d’exploration. Europe, qui avec 3121 kilomètres de diamètre est à peu près la même taille que la Lune, abrite incontestablement un océan sous sa surface, attesté par une foule d’indices recueillis depuis des décennies par de multiples satellites et télescopes. Certains modèles estiment qu'il pourrait être 10 fois plus profond que les océans terrestres et représenter trois fois leur volume total, et qu'il a probablement subsisté à l’état liquide pendant des milliards d'années.

Ces caractéristiques en font un cas nettement différent de l'autre star des océans – et des panaches – du Système solaire, la lune de Saturne Encelade. La sonde Cassini de la NASA y a découvert en 2004 des panaches de vapeur d’eau éjectés du pôle Sud. Les observations répétées de ces panaches par Cassini ont conduit à des résultats étonnants, notamment la preuve indirecte de l’existence de sources hydrothermales sur le fond de l’océan caché sous la croûte de la lune. Mais Encelade est six fois plus petite qu’Europe, deux fois plus loin de la Terre et abrite un réservoir souterrain beaucoup plus modeste, qui pourrait être juste une poche d'eau de fonte temporaire produite par chauffage de marée de Saturne. Dans l'ensemble, la plupart des astrobiologistes préféreraient probablement étudier Europe – à condition qu'ils ne doivent pas traverser d’abord une épaisse barrière de glace.

Et même ainsi, il n'y a aucune garantie que les geysers d’Europe, s’ils se confirmaient, soient reliés à l'océan subglaciaire. Ils pourraient émaner de zones fondues dans la croûte de glace, peut-être formées au niveau des régions « chaotiques » à la surface striée et fissurée d'Europe. Dans ces régions, la glace a craqué en gros blocs déversés pêle-mêle, mélangés à du matériau plus chaud remontant par en dessous. Selon Britney Schmidt, la surface bigarrée et active d’Europe pourrait finalement jouer en défaveur de l'étude de ses panaches par rapport à ceux d’Encelade, qui possède une croûte relativement inerte sauf au niveau des grandes fractures du pôle Sud d’où jaillissent les geysers. « Sur Encelade, la géologie trahit de façon évidente où l'activité s’est produite », explique Schmidt. « Sur Europe, il y a de l’activité partout, ce qui pourrait à la fois donner des geysers ou brouiller les pistes. »

Néanmoins, le panache signalé en 2012 par l'équipe de Lorenz Roth a déjà poussé la NASA à modifier ses plans pour une exploration plus poussée d’Europe. Au cours des dernières années, une mission vers ce satellite est passée du stade du rêve à celui de priorité approuvée par le Congrès américain, et le lancement est maintenant prévu pour la décennie 2020. La conception de cette sonde spatiale (nommée pour le moment Clipper) comprend pour l’heure une suite de neuf instruments, tous conçus pour traquer et étudier des panaches d’eau éventuels en plus d'autres objectifs scientifiques. L'Agence spatiale européenne est également en train de construire une sonde appelée JUICE (Jupiter Icy Moons Explorer) pour explorer Europe et les autres satellites joviens. Son lancement est prévu en 2022.

Afin de minimiser l'exposition aux rayonnements dans les parages d’Europe, la mission de la NASA ne resterait pas en orbite autour du satellite, mais survolerait celui-ci à plusieurs reprises lors d’une série de rencontres destinées à plonger vers la surface selon tous les angles imaginables. Si les panaches existent, le vaisseau spatial pourrait identifier leurs sources, et même les échantillonner directement pour déterminer leur composition, flairant ainsi des signes de la vie qui se cachent peut-être profondément sous la surface.

La mission Juno de la NASA, qui vient d’arriver dans le système jovien, embarque à son bord un puissant spectromètre ultraviolet qui pourrait confirmer l’existence des panaches sur Europe. Mais Juno se trouve sur une orbite polaire autour de Jupiter, peu adaptée pour étudier les satellites de la planète. Et même si ce n’était pas le cas, la sonde n’a pas été stérilisée à un degré jugé approprié pour des survols rapprochés d’un monde abritant potentiellement la vie. « Nous avons pris grand soin de faire en sorte que cette sonde ne passe pas à proximité d’Europe, parce que nous voulons la protéger de la contamination », explique Curt Niebur, chercheur à la NASA pour le programme des missions vers les planètes extérieures.

En l'absence de confirmation in situ par les sondes spatiales, la preuve que les panaches sont réels pourrait provenir de la surveillance continue par Hubble, ou à l'aide d’autres instruments comme le télescope spatial James Webb, dont le lancement est prévu en 2018. L’équipe de William Sparks a observé deux transits supplémentaires d’Europe devant Jupiter, mais l’analyse des données n’est pas encore terminée. Sinon, dit-il, « ce qui pourrait clore le débat définitivement serait que quelqu’un obtienne des résultats cohérents avec une technique d'observation complètement indépendante. »

Depuis février dernier, Lucas Paganini, un astronome de la NASA affilié à l'Université catholique d'Amérique, a justement commencé à rechercher l’ombre des panaches d’Europe dans l’infrarouge proche en utilisant l'un des télescopes jumeaux de 10 mètres de diamètre de l'observatoire Keck, sur le Mauna Kea à Hawaii. « Beaucoup de chercheurs doutent de l’existence des panaches », dit-il, « mais il n'y a rien de fou à imaginer que de tels geysers existent et sont même communs sur les lunes glacées ». Dans un aperçu des résultats qui sera présenté lors d'une réunion de l'American Astronomical Society en octobre, Paganini dit qu'il a vu « beaucoup de choses intéressantes » dans les données du télescope Keck, mais rien qui puisse définitivement prouver ou écarter l’existence de panaches de vapeur d’eau sur Europe.



Source : Pour la science
Crédit : NASA / Jet Propulsion Lab-Caltech

Une vue  d’Europe réalisée à partir d’images prises par la sonde Galileo (hémisphère opposé à Jupiter).

LE GUIDE Naturellement

Agenda . . .

17 - Charente Maritime

A partir du 19 septembre

EXPOSITION
"PARURES ET MOTIFS DE LA PRÉHISTOIRE"

Fruit d’un projet mené avec deux classes de seconde en arts plastiques, l’exposition Archéofictions propose une relecture créative et sensible de la Préhistoire. Entre art et archéologie, Archéofictions invite à redécouvrir les parures et motifs de nos ancêtres, mêlant fiction, création contemporaine et savoir scientifique. 

Le Paléosite
Route de la Montée Verte 
17770 Saint-Césaire
05 46 97 90 90
https://paleosite.fr


2B - Haute-Corse

Jusqu'au 20 décembre

EXPOSITION
"FEMIN’ISULA"

L’exposition retrace, de la préhistoire à nos jours, le rôle des femmes dans la société insulaire et leur marche vers l’émancipation voire les combats féministes. Le parcours riche de près de 300 oeuvres est argumenté et illustré par des portraits de femmes méconnues ou célèbres qui ont participé à l’évolution de la place des femmes dans la société insulaire.

Musée de Bastia
Place du donjon
La Citadelle
20200 Bastia
https://musee.bastia.corsica


21 - Côte d'Or

►Jusqu'au 29 novembre

EXPOSITION "RAPATRIEMENT"
MUSÉE DE SEMUR-EN-AUXOIS

Exposition de Laure Molina présente 28 dessins inspirés des collections des ammonites du musée de Semur-en-Auxois.
C'est un projet art/science de plusieurs années de dessins, d'observation et d'explorations des ammonites autour de la question : pourquoi l'artiste a senti autant de vie dans la salle des ammonites, si celles-ci sont une trace d'animaux n'existants plus ? 

Musée de Semur-en-Auxois
3 rue Jean-Jacques Collenot
21140 Semur-en-Auxois 
03 80 97 01 11
https://museesemuraccueil.wixsite.com/
auxois


33 - Gironde

Jusqu'au 31 décembre

EXPOSITION GUSTAVE EIFFEL

Gustave Eiffel dont sa fameuse Tour et toutes ses réalisations de chantiers en France et dans le Monde, appuyé sur l’Exposiiton universelle  de 1889. A l’occasion de notre concours, nous avons reçu 107 œuvres de Tour Eiffel réalisées par les Amis du Musée qui sont exposées dans nos vitrines. Venez-vous plonger dans l’univers de Gustave Eiffel et sa vie trépidante.

Musée des Techniques
5 rue de Balambits
33640 Beautiran
05 57 97 75 11 / 06 07 74 03 76
http://villamaglya.fr


34 - Hérault

Jusqu'au 1er mars

EXPOSITION
"IMMERSION URBAINE"

Exposition collective et évolutive réunissant plus de 18 artistes. Autour du thème de la récupération, du recyclage et de l’upcycling, chaque artiste construit à partir de cloisons de récupération et d’éléments de cinéma, pour créer un univers singulier. Présente à l’intérieur et aux extérieurs du musée, l'exposition offre aux visiteurs une expérience artistique renouvelée à chaque visite.

Musée Parcelle473
425 avenue frères Buhler
34080 Montpellier
06 66 02 69 29
www.parcelle473.com


38 - Isère

Jusqu'au 30 mars 2026 

EXPOSITION
"PEINDRE LA LUMIÈRE, DE LA MAQUETTE AU VITRAIL"

Arcabas (1926-2018) s’est intéressé toute sa vie au vitrail qu’il abordait en tant que peintre avant tout. De l'expérience fondatrice de l'église Saint-Hugues aux dernières réalisations du Sacré-Cœur de Grenoble et de Saint-Christophe-sur-Guiers, l’exposition met l’accent sur les maquettes créées par Arcabas et la façon dont elles ont été traduites par les maitres verriers.

Musée arcabas en Chartreuse
Eglise de Saint-Hugues
38380 Saint-Pierre-de-Chartreuse
04 76 88 65 01
https://musees.isere.fr


41 - Loir-et-Cher

Du 29 novembre au 4 janvier 2026

"NOËL ROYAL DANS LES CHÂTEAUX"

Chaque année les châteaux de Blois, Chambord, Cheverny et Chaumont-sur-Loire se mettent sur leur 31 pour vous émerveiller en décembre pendant les fêtes de Noël.
Chaque château son thème, ce qui en fait des visites singulières et inoubliables. Pour ne pas faire de choix, prenez le Pass Châteaux spécial Noël pour visiter 3 châteaux à 45 € ou 4 châteaux 61 €.

Office de tourisme Blois Chambord - Val de Loire
5 rue de la voûte 
41000 Blois
02 54 90 41 46
www.bloischambord.com


42 - Loire

Le 6 décembre 

ATELIERS TEXTILES DE NOËL

Et si vous optiez pour des décorations textiles pour orner votre sapin de Noël ? Le musée vous propose pour la première fois des ateliers créatifs pour préparer les fêtes de fin d'année :
Pour les enfants : création d'un sapin en tissus - Pour les adultes : création d'une boule de Noël textile.
Samedi 6 décembre à 14h30. Réservation obligatoire. Tarif : 5 € par personne.

Musée du tissage et de la soierie
125 Place Vaucanson 
42510 Bussières
04 77 27 33 95
www.museedutissage.com


52 - Haute-Marne

Jusqu'au 19 avril 2026

EXPOSITION 
"175 ANS DE CRÉATION BRASSICOLEÀ SAINT-DIZIER"

La brasserie du fort carré a été un des fleurons économiques de Saint-Dizier. En activité de 1796 à 1955, elle marqué le paysage urbain de la ville, et est à l’origine de la construction de la Tour Miko. Des techniques de productions de la bière, au nombreux objets publicitaires, l’exposition retracera l’histoire d’une brasserie restée dans les mémoires.

Musée de Saint-Dizier
17 rue de la Victoire 
52100 Saint-Dizier
03 25 07 31 50
www.saint-dizier.fr


62 - Pas-de-Calais

Jusqu'au 29 novembre

EXPOSITION 
MONIQUE RENAULT 

Professeur de technologie à la retraite, Monique Renault a enseigné le dessin d’art et le dessin technique. Depuis 2004, elle utilise la peinture à l’huile dans un style figuratif avec une prédilection pour les paysages urbains et les marines. Les mercredis, samedis et dimanches de 14h30 à 17h30. Entrée gratuite. Visites de groupes sur rdv les lundis, mardis et jeudis.

Musée municipal Bruno Danvin
Rue Oscar Ricque
62130 Saint-Pol-sur-Ternoise
03 21 04 56 25 / 07 89 08 15 64 
www.saintpolsurternoise.fr


63 - Puy de Dôme

Jusqu''au 1er mars 2026

EXPOSITION 
"LE MOBILIER BIJOU" DE GUILLAUME PIÉCHAUD"

Découvrez l’importante rétrospective consacrée à cet artiste unique qui regroupe un ensemble inédit d’œuvres et d’objets personnels retraçant son riche parcours, des ateliers de bijouteries à la confection de mobilier monumental. De nombreuses animations pour les enfants en lien avec l'univers du designer Guillaume Piéchaud sont disponibles durant les vacances d'automne !

Musée Mandet
14 rue de l’Hôtel de Ville
63200 Riom
04 73 38 18 53
www.rlv.eu/decouvrir/musees/musee-mandet-1


67 - Bas-Rhin

Du 28 novembre au 4 janvier 2026

EXPOSITION "HAPPY CRISTAL – DUEL DE NOËL !"
MUSÉE LALIQUE

Chaque année, Happy Cristal est un rendez-vous pour découvrir des mises en scène originales où les objets prennent vie. En 2025, les visiteurs pourront choisir entre deux propositions esthétiques très différentes. D’un côté, un Noël scandinave, blanc, lumineux et très lié à la nature. De l’autre côté, un Noël très coloré, inspiré des traditions nord-américaines. 

Musée Lalique
40 rue du Hochberg
67290 Wingen-sur-Moder
03 88 89 08 14
www.musee-lalique.com


68 - Haut-Rhin

Jusqu'au 1er mars 2026

EXPOSITION
"STRUCTURES EN DÉRIVE"

La Fondation Fernet-Branca présente Structures en dérive, une exposition réunissant neuf artistes aux pratiques photographiques et transdisciplinaires.
L’exposition explore la photographie comme terrain d’expérimentation, entre approche documentaire et poétique.

Fondation Fernet-Branca
2 rue du Ballon
68300 Saint-Louis 
03 89 69 10 77
www.fondationfernet-branca.org


Jusqu'au 31 décembre

EXPOSITION
"JOUSTRA"

Après les jouets Playmobil®, c'est une marque plus locale qui vient investir La Nef des Jouets : Joustra. Contraction de "JOUets de STRAsbourg", connaissant son pic de popularité dans les années 1950 et 1960 (jouets mécaniques, jouets téléguidés puis radiocommandés, voitures, grues, engins de chantier, bateaux, jeux scientifiques puis plus tard le célèbre télécran…).

La Nef des Jouets
12 rue Jean Jaurès
68360 Soultz
03 89 74 30 92
www.ville-soultz.fr


75 - Paris

Jusqu'au 14 décembre 

EXPOSITION
"PAULA PADANI. LA DANSE MIGRANTE : HAMBOURG, TEL-AVIV, PARIS"

L’exposition retrace le parcours méconnu de la danseuse Paula Padani (1913-2001) à travers plus de 250 photographies, affiches, documents et costumes. Par sa vision du mouvement comme force de vie, par sa capacité de rebond entre plusieurs pays et cultures, elle aura frayé de nouvelles routes pour son art et joué un rôle pionnier dans l’émergence de la danse contemporaine israélienne. 

Musée d’art et d’histoire du Judaïsme
71 rue du Temple
75001 Paris
01 53 01 86 53
www.mahj.org


Jusqu'au 4 janvier 2026

EXPOSITION 
"ÇA CHAUFFE CHEZ LES SCIENTIFIQUES" 

Les scientifiques sont les premiers, depuis des années, à nous alerter sur l’urgence climatique. Pourtant, la recherche est loin d’être écologique ou durable ! Comment concilier production de connaissances et responsabilité environnementale ? Et quel sens donner à cette mission dans un monde en pleine crise ? Pour y répondre, Julien Bobroff et l’équipe de "La Physique Autrement" vous présentent l'exposition "Ça chauffe les scientifiques".  

Musée des Arts et Métiers
60 rue Réaumur
75003 Paris
01 53 01 82 63
www.arts-et-metiers.net


Jusqu'au 28 février 2026

EXPOSITION
"CLEMENCEAU ET LA GRÈCE"

Cette exposition met en lumière la relation profonde et inspirante que Georges Clemenceau a entretenue avec l’Hellade tout au long de sa vie. Cette passion, née de son éducation, a marqué sa carrière politique et sa vision du monde ainsi que son engagement pour la démocratie et la culture.

Musée Clemenceau
8 rue Benjamin Franklin
75116 Paris
01 45 20 53 41
https://musee-clemenceau.fr


Jusqu'au 8 mars 2026

EXPOSITION
"DENISE BELLON. UN REGARD VAGABOND"

Le mahJ présente la première rétrospective à Paris, rassemblant près de 300 photographies, objets, lettres et publications, consacrée à Denise Bellon (1902-1999). Photographe humaniste, pionnière du photojournalisme et compagne de route des surréalistes, son œuvre singulière et méconnue court des années 1930 aux années 1970.

 Musée d’art et d’histoire du Judaïsme
71 rue du Temple
75001 Paris
01 53 01 86 53
www.mahj.org


Jusqu'au 17 mai 2026

EXPOSITION "FLOPS" 

Échec, bide, raté, fiasco… on estime que neuf innovations sur dix échouent et les raisons de la galère ne sont pas toujours évidentes ! En explorant les "bides" comme les trajectoires de réussites inattendues, l’exposition Flops-?! propose une lecture bienveillante de l’échec et ouvre la voie à une découverte singulière des collections du MuAM – Musée des Arts et Métiers.  

Musée des Arts et Métiers
60 rue Réaumur
75003 Paris
01 53 01 82 63
www.arts-et-metiers.net


Jusqu'au 31 juillet 2026

EXPOSITION
"L’ÉTOFFE DES RÊVES"

Le vent de l’Art Brut et du surréalisme soufflera sur les 300 œuvres des 36 artistes réunis dans tout l’espace de la Halle Saint Pierre. "L’Étoffe des rêves" est le fruit d’une collaboration entre la Halle Saint Pierre et le Centre international du surréalisme et de la Citoyenneté mondiale à Saint-Cirq-Lapopie.

Halle Saint Pierre
2 rue Ronsard
72018 Paris
01 42 58 72 89
www.hallesaintpierre.org


84 - Vaucluse

Jusqu'en mars 2026

EXPOSITION
"Les VOYAGES"

L'exposition Centenaire Robert Laurent-Vibert : Les Voyages donne un aperçu de l'héritage de Laurent-Vibert à travers sa collection privée sur le thème du voyage. 

Château de Lourmarin
2 avenue Laurent Vibert
84160 Lourmarin
04 90 68 15 23
www.chateaudelourmarin.com


87 - Haute-Vienne

Jusqu'au 20 décembre

EXPOSITION
"OCEAN, LE PAPIER FAIT DES VAGUES"

Prenez une grande inspiration et plongez dans l'univers mystérieux des océans, à la découverte des œuvres incroyables d'une dizaine d'artistes papier. Une occasion idéale de s'émerveiller tout en se sensibilisant à la richesse et la fragilité de ces écosystèmes.

Le Moulin du Got
Le Pénitent
87400 St Léonard-de-Noblat
05 55 57 18 74
www.moulindugot.com


88 - Vosges

Le 30 novembre 

"MARCHÉ DE NOËL" 
PLANÉTARIUM D’ÉPINAL 

Près d’une quarantaine d’exposants investiront les lieux pour vous proposer leurs créations uniques et artisanales à offrir ou à s’offrir, faits main et porteurs d’histoires locales.
Entre deux emplettes, laissez-vous tenter par les saveurs de saison : vin chaud, crêpes maisons et autres douceurs raviront petits et grands. De 10h00 à 18h00. Entrée libre et gratuite.

Planétarium Epinal
Rue Dom Pothier
88000 Epinal
03 29 35 08 02
www.planetarium-epinal.com


Les 6 & 7 décembre

"PÉTANQUE DES PLANÈTES"
MAISON DU BAILLI

Venez pointer, tirer… et (re)découvrir les planètes de notre Système solaire à travers ce concept insolite pour petits grands ! Accessible à tous les âges, cette activité permet d’explorer notre Système solaire de manière concrète et joyeuse. Entre adresse, stratégie et découvertes scientifiques, chacun pourra s’y retrouver ! De 14h00 à 19h00. Entrée libre et gratuite.

Maison du Bailli
Place des Vosges
88000 Épinal

Lieux:

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